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22 octobre 2006

"Let's talk about..." destiny.

L'envie de lancer des sujets de conversation me taraude... Et au lieu d'aller forcément puiser dans mes expériences personnelles (comme dans le sujet précédent), je me suis dis qu'il serait original de répondre carrément à un sujet de philo... Non pas que je veuille me poser en tant que prof de philosophie, loin de là, mais disons que c'est cette matière permet de se pencher et de réfléchir sur des questions fondamentales comme quotidiennes... Ce qui fait que (à moins que j'ai envie de parler de ce qui m'arrive dans la vie...) je piocherai régulièrement, au hasard, dans les sujets de philo, ceci pour me faire réfléchir, pour vous faire réfléchir... ^^

Expo_20Ben

Le sujet tiré au sort aujourd'hui est :

Notre destinée dépend-elle du caractère ?

Comme dans tous les sujets de philo, la réponse ne peut en aucun cas être manichéenne (soit "oui", soit "non"...) Là, je pourrais parler de différents sujets qui m'intéressent...Tout d'abord, je répondrai en disant que la destinée est soumise à de nombreux critères extérieurs à la personne : il y a le sang et la famille, le contexte socio-politique et l'époque ainsi que la mécanique du temps...

  • Je m'explique... Tout d'abord, il faut bien se mettre dans le crane que la destinée d'un enfant né dans une caste intouchable en Inde ne sera pas la même que celle d'un enfant né de sang royal en Angleterre, par exemple. Nous partons tous avec une histoire différente (cela me fait d'ailleurs penser à L'Empire des Anges de Bernard Werber. Le héros, devenu un ange s'occupe de protéger trois personnes différentes : un petit français né dans une famille moyenne, une petite américaine riche et un petit russe né d'une mère toxicomane. On ne part pas avec les mêmes chances dans la vie. Et le commencement est tout de même une donnée importante menant à la fin.) Si vous êtes nés dans une famille aristocratique, on dira de vous que vous avez le "sang bleu" et rien n'y fera : que vous tombiez dans la misère, que votre destin soit horrible, vous reterez à jamais un aristocrate. Inversement, quelqu'un qui se fabrique lui-même, qui fera sa richesse de ses mains restera à jamais un rôturier (un peu comme avec les familles juives : quelqu'un qui n'est pas né juif restera à jamais un "goy"...)

  • Quand je parle de contexte socio-politique, il faut également prendre en compte l'époque et le lieu où l'on naît : un gamin né au Darfour aura largement moins de chances de construire sa vie comme il l'entend qu'un petit américain né à la même époque (tout simplement, parce que ses chances de survie sont beaucoup plus maigres.) Qu'on naisse dans une période de guerre ou dans une didacture baissera sûrement nos chances de vivre un destin qu'on aurait choisi.

  • Quand je parle de "mécanique du temps", je fais ici référence aux travaux d'un groupe de mangaka que j'adore tout particulièrement : les Clamp (j'en parle souvent avec les gens que j'aime, vous m'excuserez, j'espère, de rabacher sans cesse les mêmes choses.) La destinée y apparait comme inéluctable, irréversible. La mécanique du temps, du destin est en marche, les personnages ne peuvent rien y faire à part la réaliser. Autrement dit, dans un premier temps, on peut à juste titre penser que le destin reste tout de même indépendant de notre volonté, de notre personnalité.


Mais ce qui nous vient à l'esprit en tant qu'êtres humains, c'est cette volonté qui nous est propre de combattre ce destin qu'on nous promet. L'homme est le seul être sur Terre à être conscient qu'il va mourir, contrairement à l'animal qui, selon Rousseau, "ne saura jamais ce que c'est que de mourir." Je dirai donc que notre destinée dépend du caractère lorsque nous prenons conscience des limites qui sont les nôtres afin de les repousser ; lorsque l'on edvient "maître de son destin" et enfin lorsque l'homme prend à bras le corps son destin.

  • Contrairement à Rousseau, je n'irai pas jusqu'à dire que les animaux n'ont aucune conscience de la mort, je pense qu'ils éprouvent une plus grande difficulté à contextualiser et mettre en forme des notions telles que "hier", "aujourd'hui" ou "demain". Et c'est de là que vient cette difficulté à appréhender la notion même de la mort. L'homme, pour sa part, a une possibilité de réflexion sur ce sujet même. Quand je parle des "limites de notre destin", je fais référence à cette question demandée mille fois aux élèves : "Que veux-tu faire plus tard ?", la véritable question serait plutôt "as-tu envie d'avoir le même destin que tes parents ?" Les parents, en tant que modèles pour l'enfant représentent également ce que j'appelle les limites. Trois possibilités s'offrent alors : rester sur le chemin tracé par les parents, s'en éloigner et choisir une destinée plu modeste ou bien s'en éloigner et choisir une destinée plus glorieuse.

  • Dès lors que l'on a pris conscience de nos limites, que l'on s'est fixé ou non un but, le tout est de devenir "maître de son destin". J'entends par là que le caractère est primodial à la destinée. Soit l'on combat son destin (positivement ou négativement : je pense par exemple à Edouard VIII, roi d'Angleterre qui abdiqua en 1936 afin d'épouser une femme divorcée, mais je pense également à John Davison Rockefeller qui de fils de marchant itinérant de médicament est devenu un magnat du pétrole.) La personnalité influe sur le destin : que l'on parte de très haut (très riche et très influent) ou que l'on parte de très bas : l'ascension comme la chute peuvent être très rapides.

Autrement dit, bien que le destin soit en partie manipulé par des forces qui nous sont étrangères (je pense également à toute la mécanique de la tragédie grecque, où le héros n'est en aucune façon maître de son destin), il reste une part majeure à notre personnalité, à l'acteur que nous sommes. "La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard." (Confucius) Notre destin ne tient qu'à nous.

Basileus.

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