Nouvel interlude...

"Je me fuis moi-même ; mais je ne perds jamais ma trace, je me rattrape toujours..."

-Pierre-Emmanuel Schmitt-

J'ai envie de fumer. Cette pensée me reprend encore et encore, sans arrêt ces derniers temps comme un appel, une demande pressante au creux de mon oreille : fume, fume... Fume et détruis-toi, fume et consumme dans mes cendres chacune de tes pensées, jusqu'à disparaître entièrement... Je sens déjà l'odeur, la fumée m'emplissant les poumons, quitte à les brûler. Cette sensation, ce besoin de tout oublier, de m'oublier, de disparaître, je le ressens au plus profond de mon être. Je prends la cigarette et j'oublie. J'oublie qui je suis et ce que tu es. Je m'assieds sur le rebord de ma fenêtre, la nuit est étoilée, la lune est ronde, les volutes de mon âme s'évaporent dans les cieux.

Je pense à toi qui n'es pas là, toi qui es si forte, toi qui m'apportes tant. Pourquoi ai-je envie de pleurer quand je pense à toi ? Pourquoi ma gorge se serre-t-elle à chaque fois ? Ce secret, ces paroles qui n'en sont pas, je les souffle jusqu'à toi : puissent-elles t'accompagner, puissent-elles te garder aussi fort que je te porte dans mon coeur. Il y a des choses que l'on dit et d'autres que l'on garde pour soi. Ce que je garde me fait mal, les mots veulent voler jusqu'à toi, ils déchirent ma poitrine, cette cage silencieuse.

"Je t'aime."

J'ai envie de fumer, ce soir, depuis plusieurs jours déjà. J'ai envie de partir et de ne plus rien savoir, de tout oublier, de t'oublier toi, toi qui m'es si précieuse, toi qui es si forte et que je ne mérite pas. J'ai envie de pleurer sur les cendres de ta vie, j'ai envie d'arroser cette graine que tu portes en toi. J'ai envie de te voir libre comme cette volute qui danse dans la nuit. Libre de toi, libre de ça, libre de ton passé, et de lui, de ce coeur qui te pèse, de ce coeur que tu n'oublieras jamais, de ce poids que tu traînes. Je te veux heureuse, je te veux.

J'ai envie de fumer et de retrouver l'insouciance que j'ai semée. J'ai envie de fumer et de refaire le monde, de te le donner à toi, un monde si beau, un monde pour toi, un monde où il serait encore là.

Basileus.

Comments

[ely]

je trouve que tu écris magnifiquement bien.. un brin d"primant mais c'est normal, c'est l'effet désiré... continue à écrire que je puisse encore te lire longtemps (qu'importe le ton :mélancolique, joyeux, triste, déprimant, sage...)

ps : ne fume pas!!!!!!!! c'est mauvais pour la santé (et pour le portefeuille)

sukiii ma chère Basileus