Les dioscures.

Je "blogue" depuis un petit peu plus d'une année, et ce, grâce à mon amie Cinédaria qui, à l'époque, m'avait invitée sur son blog "Cris et Chuchotements". La raison première était que je lui avais proposé de rédiger quelques histoires mythologiques. Ce fut le début du "mythe de Thésée". J'ai continué sur "Dioscures", mais sans en être pleinement satisfaite... Voilà pourquoi j'ai créé cette nouvelle rubrique, consacrée à des histoires plus courtes.

Et quoi de plus naturel que de "rendre à César ce qui est à César" ?? C'est pour cela qu'ajourd'hui je me suis décidée à vous parler des dioscures.

Les dioscures (Διόσκουροι / Dióskouroi : littéralement "fils de Zeus") sont les très célèbres Castor et Pollux (d'où le nom de mon précédent blog ("Castoretpollux") avant que je me décide enfin à changer de serveur... ^^)

Ceux qui me connaissent très bien et qui me suivent depuis quelques temps vont croire que je fais une fixette sur les jumeaux, mais je crois que c'est un passage obligé pour quelqu'un qui, comme moi adore la mythologie.

Une origine royale

Léda était de l'avis de tous la plus belle femme de Grèce, et cette seule certitude emplissait de joie chaque habitant de Sparte, cité sur laquelle régnait le puissant Tyndare, son époux. Il n'était de plus valorieux guerriers que les spartiates, il n'était d'hommes plus accomplis que les spartiates, plus solides ou plus dévoués. Sans nul doute, chaque spartiate sentait qu'il faisait indéniablement partie du peuple élu.

Tyndare était le plus sage roi qui avait été donné à Sparte depuis des siècles et des siècles. Il ne savait que trop bien le prix de la royauté, lui, qui autrefois avait été spolié de ses droits par son demi-frère. Son exil lui avait fait rencontrer la jeune Léda, alors fille du roi Thestios d'Etolie. Eros avait béni son visage pour en faire l'image même de l'Amour... Et des années après que le grand Héraclès lui eut fait récupérer son trône, Tyndare se prenait encore à s'étonner de la si grande beauté de sa femme.

Un jour, Tyndare dut participer aux Hyacinthies, l'une des plus grandes fêtes spartiates en l'honneur d'Apollon et de Hyacinthe, son amour décédé tragiquement. Et bien que Tyndare fût considéré comme un roi très pieux, il trouvait que ces fêtes religieuses étaient d'une longueur interminable... Bien mal lui en prit de penser une telle chose : lorsqu'il dut rendre les honneurs aux dieux de l'Olympe, il fit un oubli impardonnable. Il oublia, lors d'un sacrifice, de réserver une part à Aphrodite. Celle-ci, folle de rage, décida de se venger sur Léda en maudissant sa descendance.

Ce qui devait arriver arriva. Un soir, alors que la belle Léda se baignait au bord de l'Eurotas, elle aperçut un cygne fuir devant un aigle. Ses yeux de mortelle ne pouvaient voir que l'aigle était en réalité Aphrodite qui poursuivait Zeus ! Aphrodite accomplissait dès lors sa vengeance en poussant Zeus à séduire la jeune reine...

Léda recueillit le cygne en son sein et l'oiseau la couvrit de caresses...

Une naissance extraodinaire

Léda tomba enceinte, à la plus grande joie de Tyndare. Et un jour, alors qu'elle se promenait avec ses servantes sur le mont Taygète, non loin de Sparte, Léda ressentit les douleurs de l'enfantement. Elle accoucha à l'ombre de la montagne, et quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit qu'au lieu d'enfants bien portants, elle avait donné naissance à deux oeufs ! Zeus, le cygne redescendit sur terre et dit à Léda : "N'aie pas peur, il n'est point ici de magie noire. Tu as été bénie, chère Léda, par Zeus, le roi des Dieux, alors même que tu portais les enfants de Tyndare, ton époux. Parmi ces oeufs, un seul m'appartient." Il désigna l'oeuf blanc, puis disparut d'un coup d'ailes.

Mais ce fut l'oeuf gris qui se fendilla le premier... Deux magnifiques enfants, un garçon et une fille en sortirent. Léda décida de les nommer Clytemnestre et Castor. C'est alors que se fendilla le second oeuf d'où sortirent encore un garçon et une fille, les enfants de Zeus à l'aura rayonnante de beauté et de grace. Léda les nomma Hélène et Pollux.

Une enfance heureuse

Bien qu'Hélène et Clytemnestre n'étaient pas très proches, Castor et Pollux, de leur côté eurent de suite une relation fusionnelle, comme jamais des jumeaux n'en avaient eu auparavant. Tous deux se rapprochèrent de leur divine soeur, la belle Hélène qui, à peine sortie de l'enfance dépassait de bien des façons sa mère en beauté. C'est d'ailleurs cette grande beauté qui apporta tant de malheurs aux siens...

Thésée, un jour qu'il rendait une visite de courtoisie à Tyndare tomba éperdument amoureux d'Hélène et décida de l'enlever. Ce furent Castor et Pollux qui réussirent à délivrer leur jeune soeur et à la ramener à Sparte...

Les jumeaux inséparables

C'est dans une ambiance de franche camaraderie et de décuplement de courage que grandirent les jumeaux... Ils eurent mille et une aventure périlleuses : ils chassèrent un sanglier divin, envoyé par Artémis pour se venger du roi Méléagre ; ils embarquèrent à bord de l'Argo, vaisseau de renom commandé par Jason afin de trouver la toison d'or...

Leur plus grande aventure fait partie de l'Histoire... En effet, leur soeur Hélène fut enlevée à nouveau, par Alexandre, fils du roi Priam de Troie que l'Histoire connut sous le nom de "Pâris". Agamemnon, frère de Ménélas, époux d'Hélène, réunit tous les rois de Grèce et leur fit faire le serment de récupérer la Belle Hélène ainsi que de détruire Troie l'Insoumise.

Les flottes achéennes partirent pour les rivages troyens. Des années de guerre acharnées défilèrent inlassablement. On dit que c'est aux alentours de la dizième année de guerre que les dioscures connurent le drame. Conviés un jour, entre deux batailles, aux fiançailles de Phoebe et de Télaïre, filles de leur oncle Leucippe, Castor et Pollux tombèrent amoureux fous des deux jeunes femmes. Furieux, les fiancés lésés (Idas et Lyncée) leur livrèrent combat.

Alors que Pollux réussit à maîtrise Lyncée, Idas touche mortellement Castor. Zeus vient immédiatement au secours de celui qu'il considère comme son fils, hélas, il est trop tard : Castor agonise. Pollux, fou de douleur supplie alors son père de le tuer : sans Castor, Pollux n'est rien. Mais Zeus choisit une autre solution : puisque Pollux est son fils, il est immortel, quoi de plus naturel que d'offrir à Castor le même don ?

Transportés au Ciel sous la forme de la constellation des Gémeaux, on dit que depuis, les dioscures passent alternativement six mois en Enfers et six mois au ciel. Ils veillent sur les marins sous la forme des "Feux de Saint Elme" autrefois surnommés "les Feux de Castor".

Pour plus d'information, vous pouvez vous rendre sur ce site.

Basileus.

Comments

[Noctu]

Je trouve ton article tres interessant,ca insitera surement beaucoup de gens a s'instruire sur la mythologie




Ps : désolé si le sujet est clos depuis longtemps ^^"

[Basileus]

Votre commentaire est tout à fait pertinent. Si je me suis permise de raccourcir l'histoire, c'est surtout parce que mes articles sont déjà très longs (à mon avis) et je n'ai pas envie de faire fuir le lecteur.
Je me suis alors concentrée sur l'histoire principale de ce mythe, c'est-à-dire l'intrigue déjà fort complexe de l'Orestie. Effectivement, les Atrides sont une famille maudite, au même titre que les Labdacides, par exemple. Mais raconter l'histoire depuis le début de la maédiction me semblait fastidieux... Pourquoi pas une prochaine fois ?

En tout cas, je suis très heureuse de pouvoir discuter de cela avec un(e ?) expert(e). Si le coeur vous en dit, on peut continuer à parler de mythologie par mail, j'en serai très heureuse... Et si vous vous sentez partant(e), je vous propose de collaborer avec moi à la rédaction d'articles divers sur mon nouveau blog.

[Hyrôme]

Je viens de tomber par hasard sur votre page du 20 mai 2007 du "petit précis de mythologie". Vous y écrivez "Tout commence il y a bien longtemps [...] Agamemnon est alors marié à Clytemnestre ...
Puis-je me permettre de vous rappeler que ce n'est pas à ce moment que tout commence, mais bien avant,
1) soit au moment des démêlés d'Atrée et de Thyeste, qui engendrent la "malédiction des Atrides", raison profonde des malheurs d'Oreste, et qui ne sera brisée que lorsque Apollon fera juger Oreste par un tribunal
2) soit la pomme de la discorde qui provoqua que Paris donna à Aphrodite, provaquant la colère d'Héra et Athéna et par suite la Guerre de Trois ...
Hyrôme